Afrique Mobilités

Nos Projets

Gouverner et pratiquer la mobilité urbaine à l’aune de l’informalité

Clients : CERViDA - DOUNEDON (Centre d’Excellence Régional sur les Villes Durables en Afrique), AUA (Association des Universités Africaines), BANQUE MONDIALE
Région : Afrique
Secteurs : Mobilité urbaine, Économie urbaine
Services : Etudes et publications
Catégorie de clients : Structures publiques
Durée : 12 mois

Mission

L’étude interroge la gestion de la mobilité à l’aune de l’informalité dans les villes africaines. L’objectif principal est d’appréhender la gestion de la mobilité en intégrant dans les analyses les questions liées aux pratiques informelles. Il est structuré autour de 3 axes.

1) La gouvernance de la mobilité

Elle s’intéresse aux évolutions des modèles de gouvernance de la mobilité dans les villes africaines, sur fond de mise en place de grands projets de transport (métros, bus à haut niveau de service), de création d’autorités organisatrices de la mobilité, de diversification des acteurs de la mobilité (formels et informels, acteurs historiques et nouveaux arrivants, plateformes numériques, etc.), mais aussi, plus largement, de processus de décentralisation. Les objectifs de la recherche seront de mettre en évidence les bonnes pratiques dans la mise en place (ou l’évolution) de dispositifs de gouvernance de la mobilité à l’échelle des agglomérations, avec une attention particulière apportée à :

I. la mise en place et la montée en compétence d’autorités organisatrices, et

II.la prise en compte et l’association des acteurs du transport artisanal.

L’étude s’appuiera sur des monographies comparées de cas sélectionnés pour l’originalité des options de gouvernance prises et le recul disponible sur les résultats produits. Des liens seront faits avec les axes de recherche portant plus spécifiquement sur la planification de la mobilité (axe 2) et le financement de la mobilité (axe 3), dans lesquels les enjeux de gouvernance tiennent une place essentielle.

2) Informalité et planification de la mobilité

L’étude s’attache à examiner la manière dont les institutions considèrent la place et le sens de « l’informel » dans la planification urbaine. A travers le sujet de la mobilité, le questionnement sera double : en quoi les cadres institutionnels produisent des pratiques 6 hors normes qualifiées d’informel et dans quelle mesure l’absence de reconnaissance de modes de production aux marges des institutions impliquent des expériences de mobilités non régulées et pourtant constitutives de la citadinité ?

Les objectifs de cet axe seront au nombre de trois :

I. Analyser les conceptions de l’informel présentes dans les documents de planification de la mobilité urbaine (Plan de mobilité),

II. Identifier les expériences de mobilité aux marges des institutions qui sont en pratique reconnues comme une dimension de la citadinité,

III. Identifier les pratiques de mobilité non officielles qui peuvent donner naissance à des dialogues avec les institutions dans la perspective de durabilité urbaine.

L’équipe dédiée à cette étude met en collaboration des acteurs du monde professionnel et des universitaires. Elle analysera à travers un benchmark, les caractéristiques des plans de mobilité en Afrique en particulier sous l’angle de la prise en considération de l’informel. Quels processus ont été mis en place ? Comment l’informel est-il intégré dans ces documents de planification de la mobilité urbaine et avec quels effets sur la mise en place et l’organisation d’une offre de transport adaptée dans ces métropoles africaines ?

3) Le financement de la mobilité

Pour répondre aux besoins de mobilités des citadins, plusieurs villes africaines se dotent de systèmes de transport de masse, tels que les BRT, le tramway, le TER ou même le métro. La mise en œuvre de ces projets repose sur une compréhension préalable des spécificités de la mobilité dans les villes africaines dominées par l’informalité et sur la mise en place d’une stratégie d’intégration du transport artisanal au système global de mobilité. Enfin, la réussite des projets de transport « mass transit » nécessite la construction d’une vision à long terme de modèles de gouvernance et de financement solides. Les infrastructures de transport en commun présentent une spécificité, à savoir la tarification volontairement basse pour attirer le plus grand nombre d’usagers face à des investissements souvent importants. Une péréquation avec d’autres sources de revenus commerciaux (immobilier, publicité, commerces) peut faciliter le modèle économique.

Cette étude analysera les nouvelles formes de financement des infrastructures et les tarifications. Face aux enjeux de développement durable, il interrogera les nouvelles orientations des bailleurs de fonds (BM, BAD, etc.) et des partenaires privés (fonds d’investissement). Il vise principalement deux objectifs :

I. Analyser les nouvelles formes de financement des transports en commun à l’aune des enjeux liés à la transition énergétique,

II. Examiner les formes de tarification adaptées au pouvoir d’achat local et intégrant toutes les mobilités (y compris informel : transport artisanal).

Quelle place pour les nouvelles mobilités dans les systèmes de transports en Afrique ?

Clients : CERViDA - DOUNEDON (Centre d’Excellence Régional sur les Villes Durables en Afrique), AUA (Association des Universités Africaines), BANQUE MONDIALE
Région : Afrique
Secteurs : Mobilité urbaine, Économie urbaine
Services : Etudes et publications
Catégorie de clients : Structures publiques
Durée : 12 mois

Mission

L’étude vise à interroger les défis et enjeux, mais aussi, les trajectoires et jeux d’acteurs dans la transition vers les nouvelles mobilités en Afrique dans une perspective d’adaptation des politiques publiques de transport à ces nouveaux changements qui se profilent à l’échelle mondiale depuis quelques années. Il se structure en quatre objectifs secondaires :

I. Identifier et documenter les nouvelles formes de mobilité en émergence sur le continent à travers les catégories d’acteurs et stratégies de déploiement (segment, choix de marché, relation concurrentielle et synergique, etc.) ;

II. Analyser les besoins en régulation qu’appellent ces nouveaux systèmes de mobilité et inversement les politiques publiques susceptibles d’en stimuler le développement;

III. Déterminer les nouveaux enjeux de gouvernance qu’elles induisent pour l’écosystème des transports, et enfin;

IV. Mesurer l’impact de ces innovations sur les pratiques de mobilité quotidienne des populations. Ces questions sont traitées dans trois axes de réflexion correspondant aux innovations servicielles et technologiques majeures en cours dans le secteur des transports.

L’étude est construite autour de trois axes.

1) L’électrification des transports

Avec seulement 2% du marché mondial de l’automobile (Lourdes Diaz Olvera et al., 2020), des niveaux de revenus et d’accès à l’électricité encore très faibles ( Mulugeta et al., 2012 ; Blimpo et Cosgrove-Davies, 2020 ; Valíčková et Elms, 2021), l’Afrique n’apparaît pas comme une destination privilégiée des véhicules électriques (VE). Et pourtant, l’électromobilité y est présentée comme la technologie qui permettrait au continent d’atteindre plusieurs des Objectifs de Développement Durable (Collett et Hirmer, 2021). De la micro-mobilité aux transports capacitaires, plusieurs offres de mobilité électrique émergent sur le continent, et avec eux, de possibles clusters en construction. Mais, entre ces projets pionniers et futurs, subsistent encore beaucoup d’incertitudes sur les trajectoires possibles d’un déploiement durable de l’électromobilité en Afrique. Des doutes qui paraissent importants d’interroger pour comprendre à la fois :

– Les conditions du basculement des systèmes de mobilité actuels en Afrique vers les VE,

– L’écosystème d’acteurs qui en émerge et participe à leurs diffusions. En plus de la mise en place d’un observatoire de la mobilité électrique en Afrique, cette recherche s’appuiera sur un benchmarck international et des monographies comparées pour mettre en évidence les meilleures pratiques en termes de soutien à l’électromobilité.

2) L’émergence des plateformes numériques de mobilité

En Afrique, les services de transport à la demande représentent 68% des services de mobilité partagée (Canales et al, 2017). L’augmentation des besoins de transports et surtout l’adoption rapide des TIC y ont entraîné une croissance rapide des plateformes numériques de mobilité 5 partagée, d’abord internationales comme Uber, Careem, Yango ou Bolt, et de plus en plus natives du continent comme Amir, Yassir, Gozem, ou encore Safeboda, etc., (Aguilera, Boutueil, 2018; Quillerier et Boutueil, in progress). En 2019 par exemple, 47 plateformes numériques de mobilité partagée comptant chacune plus de 10 000 téléchargements sur Google Play ont été dénombrées sur le continent. Installées principalement dans les plus grandes villes du continent, elles offrent diverses solutions de mobilité (transport de passagers et/ou fret) incluant divers segments de véhicules, des deux roues jusqu’aux transports capacitaires (Aguilera, Boutueil, 2018 ; Quillerier et Boutueil, in progress). En plus des principaux objectifs sus mentionnés de l’étude, cet axe de réflexion vise à contribuer à une connaissance fine des :

– Modes d’appropriation de ces plateformes numériques et des changements qu’elles produisent sur les mobilités quotidiennes ;

– Impacts spatiaux liés à l’émergence de ces plateformes et les conséquences sur les politiques d’aménagement du territoire.

 

3) Les systèmes de payement dématérialisés (mobile money) dans les transports

L’Afrique connaît ces dernières décennies une révolution numérique rapide avec un fort taux de pénétration du téléphone mobile et la démocratisation d’internet (Huet, 2017). Parmi les innovations qui accompagnent cette numérisation, le payement dématérialisé (mobile money) occupe une place importance dans un contexte de faible bancarisation (Chigada & Hirschfelder, 2017 ; Pankomera & van Greunen, 2019 ; Juma, 2020). Ces usages sont multiples et connaissent un fort engouement dans le secteur du transport avec le développement de solutions de payement mobile intégrées à des plateformes numériques de mobilité ou l’usage de solution de payement mobile non intégrées dans les transactions entre chauffeurs, propriétaire, usagers par exemple et parfois avec les acteurs étatiques et municipaux en charge du transport (Boutueil et Lesteven, 2018, Kassi-Djodjo et al, 2019). Cet axe de réflexion discute des possibilités d’amélioration des systèmes de transport adapté grâce à l’introduction des systèmes de tarification automatisés. Elle permettra de :

– Comprendre le paysage émergent du paiement des tarifs dans les transports publics;

– Saisir les défis technologiques qu’implique cette transition;

– Identifier à partir de monographies comparées, les leçons qui pourraient être pertinentes pour les villes togolaises en termes de leviers d’actions.